Maroc : L’année agricole est-elle “compromise” ?

L’hiver de l’année 2015/16 sera l’un des moins froids de toute l’histoire de l’ère moderne. Partout dans le monde, il fait exceptionnellement doux et sec, mais dans un pays comme le Maroc où l’économie repose en grande partie sur les rendements agricoles, les conséquences peuvent s’avérer très fâcheuses.
Les New yorkais ont fêté cette année Noël en t-shirts, les moscovites s’apprêtent à passer le réveillon de fin d’année sans un flocon de neige à l’horizon. Quelques français osent même faire trempette dans les plages de la côte d’Azur. Quant au Maroc, pas une goutte de pluie n’a abreuvé les sols chérifiens depuis maintenant deux mois et demi.
Cette situation a poussé les experts à revoir sérieusement à la baisse les pronostics des rendements de l’actuelle saison agricole. Najib Akesbi, économiste et spécialiste des questions agricoles, évoque même une production céréalière “compromise”. Pour rappel, cette dernière représente 70% du rendement agricole global. Autant dire que le point de non retour est déjà atteint.
Akesbi ajoute dans un entretien accordé à nos confrères de Telquel que «Le gouvernement qui s’est réuni il y a une quinzaine de jours a déclaré que s’il ne pleut pas d’ici la fin du mois, la saison agricole n’est plus rattrapable. Nous sommes déjà le 29 décembre et il n’a toujours pas plut. Et les prévisions annoncent qu’il n’y aura pas de précipitations au cours des 10 prochains jours. A moins d’un miracle c’est raté».